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Traitement de la rectocolite hémorragique chez les patients corticodépendants et en échec des biologiques : Adacolumn

20 août 2021

Adacolumn

Les patients souffrants de Rectocolite Hémorragique active, répondant aux critères de cortico-dépendances et ne répondant pas ou étant intolérants aux traitements par biologiques ont des options de traitement très limitées (https://www.afa.asso.fr/).
Pour cette raison, l’apparition de thérapies alternatives sûres et efficaces pour le traitement de ces rectocolites hémorragiques est une nécessité urgente.

Traitement de la rectocolite hémorragique : corticoïdes et thérapie biologique

La Rectocolite Hémorragique (Qu’est-ce que la rectocolite hémorragique (RCH)?) touche entre 2,5 et 3 millions de personnes en Europe, et principalement, des jeunes. La moitié1 de ces patients à la nécessité d’être traité par corticoïdes pour contrôler les poussées graves ou modérées. Et parmi eux, jusqu’à 40% rechutent en réduisant leur dose ou peu après la fin du traitement. C’est la définition de patients atteints de Rectocolite hémorragique dépendants aux corticoïdes.

Ce traitement par corticothérapie est très efficace pour couper les symptômes des poussées de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Il présente des avantages très importants tels que sa puissance (plus de 80% des patients répondent aux corticoïdes). En outre, ils sont peu coûteux, peuvent être pris par voie orale dans la plupart des cas, et peuvent être utilisés comme traitement initial en attendant la prise de décision du traitement que l’on va instaurer.

Cependant, le traitement par corticoïdes présente d’importants inconvénients. Premièrement, ils ne sont pas efficaces s’ils sont utilisés comme traitement de maintenance. Mais ils ont aussi des effets secondaires assez fréquents (un patient sur trois) et parfois graves. Par ailleurs, à long terme, les corticoïdes (Corticoïdes : CORTANCYL®, SOLUPRED®, SOLUMEDROL®, CELESTENE®, BETNESOL®, COLOFOAM® – GETAID ) ne modifient pas le cours de la maladie. Ces médicaments augmentent également le risque d’infections.

Ces inconvénients obligent les professionnels à rechercher des alternatives au traitement de la Rectocolite hémorragique jusqu’à obtenir sa rémission. Les anti-TNF représentent une avancée cruciale. Ils sont indiqués chez les patients diagnostiqués avec la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique lors d’une poussée modérée à sévère qui ne répondent pas favorablement aux traitements conventionnels ou qui ont présenté une intolérance et/ou une contre-indication à la thérapie par corticoïdes ou immunosuppresseurs. Mais, ils ne sont non plus exempts de risques. De plus, plus de 40% des patients*2 n’obtiennent pas la rémission complète.

Traitements alternatifs : aphérèse leucocytaire

L’aphérèse leucocytaire est un traitement non pharmacologique basé sur une technique qui sépare les composants du sang, éliminant ainsi les leucocytes actifs qui interviennent dans le processus inflammatoire. Le schéma de traitement dans le cas de la rectocolite hémorragique est généralement de 5 à 10 séances hebdomadaires d’une heure.

Dans cette technique, il existe deux systèmes de procédés différents :

  • Centrifugation. Une fraction riche en lymphocytes est éliminée après centrifugation d’un volume important de plasma du patient
  • Adsorption. Le sang passe à travers une colonne qui est composée d’un filtre où plusieurs sous-populations de leucocytes sont adsorbées. Dans ce cas, le dispositif le plus utilisé dans le traitement de la Rectocolite Hémorragique est le système d’Aphérèse Leucocytaire (GMA) avec Adacolumn, dont l’utilisation est approuvée dans l’Union européenne depuis 2001.

Fonctionnement d’Adacolumn

Le dispositif médical Adacolumn est une colonne remplie de billes d’acétate de cellulose baignées dans du sérum physiologique où les granulocytes (65%), les monocytes (55%) et les lymphocytes (2%) sont adsorbées sélectivement. Lorsque le sang passe à travers ce filtre, les granulocytes, les monocytes/macrophages et les leucocytes qui favorisent les Maladies Inflammatoire Chronique de l’intestin (MICI) adhèrent aux billes d’acétate de cellulose par l’activation de la cascade du complément et sont éliminés de la circulation sanguine.

En réduisant la quantité de leucocytes dans le système circulatoire, de jeunes leucocytes non activés, incapables de migrer vers le foyer inflammatoire se mobilisent de la moelle osseuse. De plus, il se produit un phénomène d’immunomodulation et, en second lieu, une diminution de l’infiltration inflammatoire et des lésions tissulaires*3.

Traitement sûr et efficace de la Rectocolite Hémorragique

Adacolumn

Le traitement de la Rectocolite Hémorragique chez les patients corticodépendants par la technique d’Aphérèse Leucocytaire (GMA) présente plusieurs avantages :

  • Une économie de corticoïdes : la combinaison de corticoïdes et d’aphérèses favorise la rémission de la maladie en utilisant les corticoïdes à moindre dose et limitant ainsi ses effets nocifs. C’est donc le meilleur scénario pour utiliser cette technique.
  • Il a un excellent profil de sécurité et d’efficacité.

Et précisément sur ce dernier point, plusieurs études ont été menées afin de vérifier si ces conditions sont remplies. En fait, à partir de 2016, on commence déjà à parler d’Adacolumn qui se révèle être un traitement non pharmacologique efficace pour les patients atteints de rectocolite hémorragique

(https://www.afa.asso.fr/maladie-inflammatoire-chronique-de-linstestin/se-soigner/traitements-non-medicamenteux-mici/apherese-leucocytaire/) Certaines études soulignent qu’il s’est avéré extrêmement sûr dans la pratique clinique.

Et certaines études soulignent qu’il s’est avéré extrêmement sûr dans les dossiers de pratique clinique.

Études sur Adacolumn dans le traitement de la Rectocolite Hémorragique

L’une de ces analyses*4, publiée en 2016, met en évidence le bénéfice clinique significatif de cette technique, avec une rémission clinique chez 30% des patients en échec de traitement immunosuppresseur et de biologique antérieure. On a également constaté que la rémission et la réponse clinique sans corticoïdes a été obtenue chez 22,6% et 35,7% de ces patients, respectivement. De plus, près de 40% d’entre eux ont parvenu à atteindre la rémission au cours de la 12ème semaine et plus de la moitié d’entre eux ont obtenu une réponse. Par ailleurs, la Rectocolite Hémorragique a régressé dans 23% des cas et 36% ont répondu, dans les deux cas, sans utiliser de corticoïdes.

Traitement avec prednisone et Aphérèse Leucocytaire (GMA)

Une autre étude, l’étude ATICCA*1, avait pour but d’évaluer l’efficacité et la sécurité de l’ajout d’un traitement par Aphérèse Leucocytaire (GMA) à un traitement de la rectocolite hémorragique conventionnel de corticothérapie orale chez les patients remplissant l’une des conditions suivantes : être corticodépendants.

Concrètement, le but de l’étude était de montrer une différence entre un traitement par prednisone oral conventionnel (traitement conventionnel) seul et un traitement conventionnel plus l’ajout de sept séances d’Aphérèses leucocytaires, en réduisant progressivement la prise de corticoïdes sur une période de 9 semaines. La principale conclusion de cette étude est que le traitement combiné a retardé la rechute clinique et a été associé à un taux de rémission plus élevé chez les patients qui n’avaient pas été traités par thiopurines.

Traitement par Anti TNF et Aphérèse Leucocytaire (GMA)

Comme l’étude précédente, une autre étude a été réalisée*5. Cette nouvelle étude avait pour objectif de vérifier l’efficacité et la sécurité de l’association d’aphérèses leucocytaires (GMA) à des anti-TNF. Les résultats montrent qu’il s’agit d’un traitement sûr et efficace après la perte de réponse des patients aux agents biologiques avec une réduction significative de l’activité clinique de la maladie et des biomarqueurs.

En conclusion, ces données montrent que la qualité de vie des patients atteints de rectocolite hémorragique corticodépendante et avec échec antérieur aux biologiques s’est améliorée de manière significative et que l’intensité de la plupart des événements indésirables d’intensité légère ou modérée a diminué avec Adacolumn.

BIBLIOGRAPHIE

*1 Addition of Granulocyte/Monocyte Apheresis to Oral Prednisone for Steroid-dependent Ulcerative Colitis: A Randomized Multicentre Clinical Trial. February 27, 2018. Journal of Crohn’s and Colitis, 2018, 687–694. https://academic.oup.com/ecco-jcc/article/12/6/687/4911562

*2 Rutgeerts P, Sandborn W, Feagan B, Reinisch W, Olson A, Johanns J, et al. Infliximab for induction and maintenance therapy for ulcerative colitis. N Engl J Med. 2005;353:2462-2476. https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(06)02207-4/pdf

*3 (https://www.afa.asso.fr/maladie-inflammatoire-chronique-de-linstestin/se-soigner/traitements-non-medicamenteux-mici/apherese-leucocytaire/)

*4 Safety and Efficacy of Granulocyte/Monocyte Apheresis in Steroid-Dependent Active Ulcerative Colitis with Insufficient Response or Intolerance to Immunosuppressants and/ or Biologics [the ART Trial]: 12-week Interim Results. Journal of Crohn’s and Colitis, 2016, 1–9. https://academic.oup.com/ecco-jcc/article/10/7/812/2392090

*5 Granulocyte–monocyte apheresis: an alternative combination therapy after loss of response to anti-TNF agents in ulcerative colitis. Scandinavian Journal Of Gastroenterology. Volume 54, issue 4, april 2019. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00365521.2019.1600715?journalCode=igas20

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