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Traitement biologique pour la rectocolite hémorragique : une révolution thérapeutique

13 octobre 2022

Pathologies

Au cours de ces 30 dernières années, le traitement des Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) a connu une véritable révolution. Les professionnels de santé ont ajouté à leur arsenal thérapeutique de nouvelles molécules qui se sont révélées très efficaces dans le traitement de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique. Ces molécules ont également permis d’étendre les options thérapeutiques disponibles pour les patients et d’avancer vers une médecine plus individualisée. Il s’agit des anticorps monoclonaux.

Ces nouveaux médicaments reposent sur des mécanismes d’action différents de ceux auxquels nous sommes habitués. C’est pourquoi ils permettront, dans un futur très proche, de gérer la maladie de manière bien plus diversifiée encore. Selon les spécialistes, la plus grande révolution dans ce domaine est encore à venir. À l’heure actuelle, ils travaillent sur un traitement efficace pour les patients souffrant de poussées modérées à sévères et qui ne répondent pas bien aux traitements conventionnels ou sont intolérants/présentent des contre-indications à ceux-ci.

Quels sont les traitements biologiques de la rectocolite hémorragique ?

Les anticorps monoclonaux constituent un type de protéine qui se lie à une cytokine (un autre type de protéine) de l’organisme appelée le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-α). Le traitement biologique bloque donc l’activité du TNF. Cette cytokine est l’une des molécules responsables du processus inflammatoire lors d’une poussée1 chez les patients souffrant d’une MICI comme la rectocolite hémorragique.

On parle dans ce cas de composés complexes synthétisés par un organisme ou une cellule vivante qui sont génétiquement modifiés grâce à la technologie et au génie génétique, en d’autres termes, au moyen d’un processus de biotechnologie efficace et précis qui permet de manipuler ces cellules ou micro-organismes.

On peut donc dire que le traitement biologique de la rectocolite hémorragique améliore la qualité de vie des patients. En effet, contrairement à d’autres médicaments existants, ces nouveaux traitements biologiques permettent d’obtenir une rémission de la maladie pendant de plus longues périodes. Ainsi, les patients peuvent effectuer leurs activités quotidiennes normalement, sans présenter aucun symptôme.

Quand et comment le traitement biologique est-il administré ?

Les traitements biologiques sont indiqués à la fois en première intention et en cas de rémission de la rectocolite hémorragique. Avant de recommander leur utilisation, les professionnels de santé vont vérifier le statut vaccinal du patient et son immunisation face à certaines infections.

Ils vont également écarter une infection latente par la tuberculose. Si le patient se trouve dans cette situation, la bactérie responsable de la tuberculose se trouve dans son organisme, vivante mais inactive. Par conséquent, il ne présentera aucun symptôme jusqu’à l’activation de celle-ci. Des tests tels qu’une radio du thorax, une prise de sang et un test de détection de la tuberculine (mantoux) seront réalisés pour écarter cette possibilité.

Ensuite, le médecin va choisir quel traitement biologique administrer au patient parmi l’arsenal à sa disposition. Puis, il déterminera la dose et le moment le plus adapté pour commencer ce traitement de la rectocolite hémorragique.

Deux modes d’administration peuvent être utilisés2 en fonction du produit choisi :

  • En intraveineuse. Le médicament est administré à l’hôpital via une voie veineuse. L’administration sera lente pour éviter toute réaction au produit. C’est ainsi que l’infliximab et le védolizumab sont administrés.
  • Par voie sous-cutanée. Le produit peut être injecté à domicile par le patient lui-même, comme s’il s’agissait d’une piqûre d’insuline. L’adalimumab et le golimumab sont administrés de cette manière.

Dans le cas de l’ustékinumab, la première dose est administrée en intraveineuse. Les doses suivantes seront injectées par voie sous-cutanée.

Diversité des traitements biologiques de la rectocolite hémorragique

L’approbation de l’infliximab a marqué un tournant dans le traitement des patients atteints d’une Maladie inflammatoire chronique de l’intestin en général et de ceux souffrant de rectocolite hémorragique en particulier. En effet, c’est le premier traitement de cette famille qui a été rendu disponible auprès des médecins. Cependant, il n’a pas été le seul traitement biologique à être approuvé.

Il existe d’autres substances appartenant au groupe des anticorps anti-TNF ou des inhibiteurs du TNF. C’est le cas de l’adalimumab et du golimumab, ainsi que des biosimilaires de l’infliximab et de l’adalimumab.

De son côté, le védolizumab est un antagoniste du récepteur de l’intégrine. L’objectif de cette substance active est de limiter l’entrée de cellules inflammatoires dans l’intestin. Pour ce faire, elle bloque les intégrines, des récepteurs membranaires qui autorisent le passage des globules blancs et des lymphocytes dans l’intestin. L’ustékinumab est l’un des derniers traitements biologiques à avoir été approuvé. Il vise à bloquer l’action des interleukines 12 et 23. Ces protéines sont impliquées dans la régulation de la réponse inflammatoire. Lorsque leur taux est élevé, cela déclenche l’activation et la prolifération des lymphocytes, qui entraîne à son tour une réponse inflammatoire de l’organisme.

Effets secondaires des traitements biologiques de la rectocolite hémorragique

En général, les effets secondaires des traitements biologiques sont légers. Assez communément, les patients se sentent fatigués et présentent des réactions cutanées, des nausées, des vomissements, des douleurs musculaires ou articulaires et de la fièvre3.

Lorsque le traitement est administré par intraveineuse, par exemple l’infliximab, l’adalimumab ou le golimumab, les patients signalent parfois des réactions. Il peut s’agir d’un souffle court, d’urticaire, de rougeurs, de démangeaisons et d’un gonflement des lèvres et de la gorge, ou de maux de tête. Si cela se produit, la perfusion est stoppée afin de pouvoir reprendre à un rythme plus lent. Lors des perfusions suivantes, le patients prendra des corticostéroïdes avant l’injection du produit.

De leur côté, les patients traités à l’adalimumab ou au golimumab peuvent constater une réaction cutanée au point d’injection en sous-cutané.

De manière générale, les traitements biologiques peuvent accroître le risque d’infection, notamment respiratoire. Par conséquent, les professionnels de santé recommandent d’être bien à jour dans ses vaccins. Et si vous présentez des symptômes d’infection, comme une toux ou de la fièvre, n’hésitez pas à consulter votre médecin.

  1. https://educainflamatoria.com/tratamiento/opciones-terapeuticas-en-la-eii/farmacos-especificos/
  2. https://scielo.isciii.es/pdf/diges/v107n6/infopaciente.pdf
  3. https://geteccu.org/pacientes/efectos-adversos-de-farmacos-en-eii

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