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Éléments à prendre en compte pour voyager quand on souffre de rectocolite hémorragique

28 juillet 2022

Patient

Être atteint d’une maladie inflammatoire intestinale telle que la rectocolite hémorragique1 ne doit pas être un frein aux voyages. Certains patients pourraient penser que les déplacements sont plus risqués pour eux, mais en réalité, il n’en est rien. Il peuvent tout à fait voyager en toute sérénité s’ils préparent correctement leur séjour avec l’aide des professionnels de santé qui les suivent.

Les périodes de rémission constituent le moment idéal pour voyager, que ce soit pour les loisirs ou pour des raisons professionnelles. Il faut donc trouver un traitement qui permette d’éviter les rechutes le plus longtemps possible, sans qu’un traitement d’entretien contraignant ne soit systématiquement nécessaire. Depuis quelques années, des études2 menées sur l’aphérèse leucocytaire3 ont démontré l’efficacité de cette méthode et établi la durée moyenne de la rémission clinique à 10 mois environ (Ljung et al 2007)4.

Si l’on prend en compte ce paramètre, et même si les taux de rémission et la durée de celle-ci varient en fonction des profiles des patients, l’aphérèse sélective des granulocytes et des monocytes (GMA) s’est révélée être un outil efficace pour induire une rémission clinique chez les patients atteints de rectocolite hémorragique. Les professionnels de santé l’ont donc intégrée à leur arsenal thérapeutique afin d’améliorer la qualité de vie de ces patients.

Quels sont les éléments relatifs au traitement de la rectocolite hémorragique à prendre en compte en voyage ?

Bien que le traitement par aphérèse leucocytaire ait permis d’allonger la durée de la période de rémission, il arrive que le patient doive partir en déplacement en pleine poussée de la maladie, ou même que la récidive commence pendant le voyage.

Dans ces situations, les patients qui s’apprêtent à partir doivent prendre certaines précautions par rapport à leur traitement. Il est par exemple recommandé d’emporter plus de médicaments que nécessaire en cas d’imprévu, de les conserver dans leur emballage d’origine pour les reconnaître plus facilement et de garder dans son bagage cabine l’équivalent de 2 à 3 jours de traitement si l’on voyage en avion.

D’autre part, si le patient prend un traitement biologique, celui-ci doit être transporté dans une pochette isotherme avec de la glace pour ne pas rompre la chaîne du froid.

Il est également conseillé d’emporter des antidiarrhéiques, des antispasmodiques, du soluté de réhydratation orale (SRO), des antalgiques voire même des antibiotiques en cas de tourista ou de fièvre accompagnée de sang dans les selles. Si vous n’avez pas de SRO, vous pouvez en préparer vous-même en mélangeant 1 litre d’eau en bouteille, 6 cuillères à café de sucre et 1 cuillère à café de sel.

Documents liés à la maladie que le patient doit apporter avec lui

L’un des documents indispensables dont le patient doit se munir est un rapport médical à jour comprenant le nom générique de ses médicaments, surtout s’il s’agit d’immunosuppresseurs (corticoïdes, azathioprine, mercaptopurine, méthotrexate) ou de traitements biologiques. Ce document est obligatoire en cas de voyage en avion pour justifier la présence des médicaments que le patient transporte dans son bagage à main, afin qu’il puisse y accéder sans problème à tout moment. En cas de voyage à l’étranger, il est recommandé de rédiger ce rapport en anglais.

Il est également conseillé d’apporter les ordonnances des médicaments sur lesquelles figurent les nom et prénom du patient et sa date de naissance, la date d’émission de l’ordonnance, les données relatives au prescripteur (nom et prénom, coordonnées, numéro d’inscription à l’Ordre, spécialité, adresse et signature) et les données relatives au médicament prescrit (principe actif, quantité totale, dose quotidienne, posologie, forme galénique et nom commercial).

De plus, le patient peut demander à son médecin de concevoir un plan d’action d’urgence au cas où une poussée ou une dégradation de son état surviendrait pendant le voyage.

Le patient atteint de rectocolite hémorragique doit également toujours avoir sur lui le numéro de téléphone de son médecin traitant, sa carte vitale (française s’il ne quitte pas le territoire national, européenne en cas de voyage dans un pays de l’UE) et l’attestation de l’assurance voyage qu’il a contractée pour les voyages à l’étranger et qui couvre les soins médicaux dans le pays où il se rend. Il faut veiller à choisir une assurance qui prenne en charge d’éventuels problèmes liés aux Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin.

Autres éléments à prendre en compte pour voyager quand on souffre de rectocolite hémorragique

Les recommandations relatives à l’alimentation que le patient doit suivre lorsqu’il voyage sont principalement des mesures de précaution. Il est ainsi conseillé d’utiliser uniquement de l’eau en bouteille, bouillie ou traitée pour boire et se laver les dents, de ne pas prendre de glaçons dans les boissons, d’éviter les aliments crus (légumes, salades, etc.), de ne pas consommer de plats vendus dans la rue et de peler les fruits. L’objectif est d’éviter une poussée de rectocolite hémorragique ou une dégradation de l’état du patient.

De même, il ne faut pas hésiter à repérer les toilettes disponibles en dehors de l’hébergement. Cela permettra au patient d’être plus serein. À ce sujet, certains pays facilitent la localisation des toilettes publiques, comme la Grande-Bretagne qui a développé des applications telle que The Great British Public Toilet Map5, très utile pour les personnes souffrant de rectocolite hémorragique ou de la maladie de Crohn, mais aussi pour les voyageurs en général.

Ce pays a également lancé le site Internet IBD Passport6 (disponible en espagnol) sur lequel le voyageur souffrant d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) peut trouver des conseils et informations supplémentaires sur la maladie.

De plus, si les patients atteints de rectocolite hémorragique ont besoin d’une assistance supplémentaire, ils peuvent contacter les associations de patients affiliées à l’EFCCA7 , la Fédération Européenne des Associations des Malades de la Rectocolite Hémorragique et de la Maladie de Crohn, qu’ils se trouvent en France ou à l’étranger8.

Enfin, il ne faut pas oublier de demander au médecin quels sont les vaccins recommandés9 en cas de départ pour l’Asie, l’Amérique du Sud ou l’Afrique. De plus, il est recommandé aux patients d’éviter tous les pays dans lesquels le risque de contracter la fièvre jaune est élevé10.

  1. What is ulcerative colitis? – Adacyte
  2. https://www.aegastro.es/publicaciones/publicaciones-aeg/protocolos-asistenciasles-prodiggest/uso-racional-de-la-granulocitomonoaferesis-en-la-enfermedad-inflamatoria-intestinal
  3. Traitement de la rectocolite hémorragique chez les patients corticodépendants et en échec des biologiques : Adacolumn – Adacyte
  4. https://www.aegastro.es/publicaciones/publicaciones-aeg/protocolos-asistenciasles-prodiggest/uso-racional-de-la-granulocitomonoaferesis-en-la-enfermedad-inflamatoria-intestinal
  5. https://www.toiletmap.org.uk/
  6. https://www.ibdpassport.com/
  7. https://www.efcca.org/
  8. http://www.efcca.org/en/members
  9. http://www.vivirconeii.es/viviendo-con-eii/el-estilo-de-vida-importa/viajes
  10. https://www.mscbs.gob.es/profesionales/saludPublica/sanidadExterior/salud/viajesInter/home.htm

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